Exposition au froid et longévité : comment la fraîcheur améliore notre espérance de vie ?

froid et espérance de vie

Des études récentes suggèrent que l’exposition à des températures froides pourrait être bénéfique pour la santé humaine et augmenter la longévité.

Pour mieux comprendre ce phénomène, des chercheurs allemands ont étudié les agrégats de protéines qui s’accumulent dans les cellules pendant le vieillissement.

Ils ont découvert qu’une exposition à des températures plus basses active un système spécialisé dans l’élimination de ces agrégats toxiques, permettant ainsi une protection contre leurs effets nocifs.

Dans cet article, nous explorons les mécanismes derrière cette découverte et ses implications potentielles pour la santé.

La diminution de la température corporelle et la longévité

Il a été observé que chez certains animaux à sang froid, tels que certaines espèces de poissons, l’exposition à de faibles températures augmente considérablement la longévité.

Ce phénomène est également présent chez les mammifères, y compris les rongeurs.

Par exemple, lorsque des souris sont exposées au froid pour diminuer leur température corporelle de 0,5°C, leur durée de vie s’allonge.

Chez les humains, la température corporelle normale est estimée à 37°C.

Cependant, des données récentes suggèrent que cette valeur a diminué d’environ 0,03°C par décennie depuis la révolution industrielle, atteignant aujourd’hui une moyenne d’environ 36,6°C.

Il est possible que cette diminution de la température corporelle humaine puisse contribuer à l’augmentation de la longévité observée au cours des 150 dernières années.

Le vieillissement cellulaire et les agrégats de protéines

Lors du processus de vieillissement, des agrégats de protéines s’accumulent progressivement dans nos cellules.

Ces amas sont causés par des défauts dans la structure tridimensionnelle des protéines qui les rendent insolubles, entraînant une toxicité pour la cellule et provoquant à terme une dysfonction organique.

Cela est particulièrement évident dans les maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Huntington ou la sclérose latérale amyotrophique (SLA), où l’on observe une accumulation anormale de certaines protéines dans le cerveau.

Le froid active un système de nettoyage cellulaire

Les chercheurs allemands ont montré que lorsque la température diminue, un système enzymatique spécialisé appelé protéasome est activé et élimine ces agrégats toxiques.

Ils ont notamment observé ce phénomène chez des souris porteuses d’agrégats typiques de la maladie de Huntington ou de la SLA dont leur exposition à des températures plus basses augmentait également leurs chances de survie.

Cette découverte suggère que le froid pourrait avoir un effet protecteur sur nos cellules en stimulant ce mécanisme de nettoyage.

Cela étant dit, il n’est pas possible pour les humains de diminuer durablement leur température corporelle compte tenu de notre système sophistiqué de régulation thermique.

Toutefois, les chercheurs ont découvert qu’il serait possible d’imiter cet effet du froid en augmentant les niveaux d’une protéine impliquée dans l’activation du protéasome, même à une température normale.

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Pistes thérapeutiques possibles

L’augmentation des niveaux de cette protéine activatrice du protéasome pourrait constituer la base de nouvelles approches thérapeutiques visant à ralentir le vieillissement biologique et à éliminer les agrégats toxiques responsables de diverses maladies, notamment neurodégénératives.

Plusieurs questions restent toutefois en suspens : comment moduler de manière sélective et sans danger ces niveaux de protéines chez l’homme ?

Quelle serait la meilleure façon de mettre en œuvre ces stratégies dans le cadre de traitements médicaux ?

  • Le froid a été associé à une augmentation de la longévité chez de nombreuses espèces animales, y compris chez l’homme
  • Des chercheurs ont découvert que l’exposition au froid active un mécanisme de protection cellulaire en stimulant le nettoyage des agrégats toxiques de protéines qui s’accumulent avec l’âge
  • De nouvelles pistes thérapeutiques pourraient être envisagées en modulant cette voie de nettoyage cellulaire, avec des applications potentielles dans le traitement des maladies neurodégénératives

Il reste encore beaucoup à apprendre sur les effets du froid sur notre santé, mais ces découvertes ouvrent la porte à des perspectives excitantes pour la recherche médicale et pourraient transformer notre compréhension du vieillissement et des maladies liées à l’âge.

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