Vélos électriques chez les seniors : une combinaison à haut risque révélée par de nouvelles données

sport endurance

Depuis les années 2010, la pratique du vélo a connu une forte croissance en France, notamment grâce aux systèmes de partage de vélos dans les grandes villes et à l’explosion des ventes de vélos électriques.

La crise sanitaire de la Covid-19 a également joué un rôle important en incitant de nombreuses personnes à délaisser les transports en commun au profit du vélo.

Cette tendance s’est renforcée avec l’apparition des vélos électriques sur le marché, qui permettent à des populations moins sportives ou réticentes à l’effort physique de se mettre en selle.

De plus, l’aménagement d’infrastructures dédiées, notamment en milieu urbain, favorise la sécurité des cyclistes.

Une augmentation préoccupante des accidents et des morts

chiffres vélo accidents
À vélo électrique, 67 % des tués avaient plus de 75 ans, soucre – UFC QUE CHOISIR

Mais cette hausse de la pratique du vélo est malheureusement accompagnée d’une augmentation des accidents mortels impliquant des cyclistes.

En effet, depuis 2019, on observe une nette progression du nombre de décès chez les cyclistes : en 2022, 245 personnes ont trouvé la mort à vélo contre 187 en 2019, selon les statistiques de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière.

C’est une augmentation que l’on n’avait pas observée depuis des années.

De plus, en prenant en compte la durée des trajets, le vélo apparaît comme un mode de transport plus dangereux que la voiture ou la marche à pied, notamment pour les hommes et les personnes âgées.

Les hommes, principales victimes des accidents mortels

Dans ces accidents mortels, les hommes sont nettement plus touchés que les femmes : ils représentent 87 % des tués à vélo.

Cette donnée s’explique en grande partie par une exposition plus importante : les hommes pratiquent davantage le vélo que les femmes et représentent 74 % du temps de circulation à vélo.

En ce qui concerne l’équipement de protection, près de la moitié des victimes portaient un casque, soulignant qu’il ne faut pas surestimer la protection offerte par cet accessoire face à des véhicules beaucoup plus rapides et lourds.

Les accidents mortels surviennent majoritairement hors des villes

Plus de la moitié des décès à vélo ont lieu sur des routes rurales, malgré une pratique globalement moins importante dans ces zones.

Qui plus est, la majorité de ces accidents fatals se produisent dans des conditions normales : 77% en plein jour, 69 % loin des intersections et 87 % sur des Routes sèches.

La vigilance doit être de mise pour tous les usagers de la route

Ces chiffres sont étayés par des reportages récents dans la presse régionale, relatant des accidents mortels causés par des chocs arrière où les automobilistes n’ont pas respecté les distances de sécurité.

La différence de vitesse entre une voiture à 80 km/h et un vélo explique en partie la gravité de ces accidents hors agglomération, tandis qu’à l’inverse, les faibles vitesses en ville limitent les blessures.

Toutefois, il est important de préciser que 85 cyclistes sont décédés sans qu’un tiers identifié ne soit impliqué, soit à cause d’une chute, d’un choc contre un obstacle, d’un malaise ou en évitant un autre véhicule qui n’a pas pu être retrouvé.

  • Le développement des infrastructures dédiées au vélo, notamment en milieu urbain
  • L’augmentation du nombre de cyclistes sur les routes rurales (+18% depuis 2019)
  • La hausse des accidents mortels chez les cyclistes (245 décès en 2022 contre 187 en 2019)
  • Les hommes représentent 87% des tués à vélo
  • Plus de la moitié des décès ont lieu sur des routes rurales

Un besoin d’amélioration de la sécurité et de sensibilisation

Face à cette situation, il est nécessaire de renforcer la sécurité sur les routes pour les cyclistes et de sensibiliser tous les usagers à la nécessité de partager la route de manière responsable. L’État doit jouer un rôle moteur dans ce domaine, en augmentant les financements dédiés aux infrastructures cyclables et en encourageant les collectivités locales à soutenir cette pratique encore trop souvent considérée comme marginale.

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